L’édifice domine le village de son imposant clocher et se distingue par son ambition architecturale : une quarantaine de mètres de long pour une vingtaine de large.
L’église Notre-Dame du Mesnil-Aubry, à l’origine dédiée à saint Fiacre, a été édifiée en plusieurs campagnes au cours du XVIe siècle. De l’édifice primitif, attesté par les textes en 1200, il ne subsiste rien.
La tradition du prince, relais de la politique culturelle royale, est apparue en France sous Charles V (1364-1380). Elle exigeait une activité artistique qui puisse rivaliser avec celle de la cour, en faisant appel à des artistes. Les Montmorency, Guillaume puis son fils Anne, n’ont pas manqué à cette tradition en construisant, en reconstruisant, en amplifiant édifices de culte et châteaux, et en les décorant de vitraux d’une rare beauté. La seigneurie du Mesnil-Aubry fut, en 1554, une des dernières acquisitions du Connétable de France, Anne de Montmorency qui, bien que son prénom soit aujourd’hui féminin, fut un grand chef militaire. C’est à lui, et au « maître- maçon » Nicolas de Saint-Michel que l’on doit la reconstruction de l’église du bourg, dont le style dépouillé marque bon nombre d’églises du Pays de France.
Le collatéral nord de l’église, daté de 1531 sur une retombée de voûte, témoigne d’une construction entreprise dans le style exubérant du gothique flamboyant qui intègre le répertoire décoratif de la première Renaissance. La construction du chœur, de la nef et du collatéral sud semble suffisamment avancée pour faire l’objet d’une bénédiction en 1567. L’achèvement des travaux correspond plutôt à la date de 1582 portée sur une clef de voûte de la nef, époque d’Henri Ier, second fils d’Anne de Montmorency.
Le bas côté nord est antérieur au reste de l’église : de style flamboyant, il fut construit au cours du premier tiers du XVIe siècle (une console porte la date de 1531). Son décor sculpté, aussi bien intérieur qu’extérieur, est particulièrement riche, notamment avec des voûtes à liernes et tiercerons et clefs pendantes très ornementées, et témoigne ainsi de la dextérité des architectes de cette époque où s’épanouissait encore le flamboyant.
Le plan de l’église est très simple : une nef flanquée de deux bas-côtés, et un cœur en abside à cinq pans. Une tour-clocher, portée par quatre fortes piles, s’élève au-dessus de la première travée du bas-côté nord. Le jour pénètre largement par les baies des collatéraux et du chœur, laissant toutefois la nef dans une lumière estompée qui met particulièrement en valeur l’architecture vigoureuse, presque austère.
La qualité architecturale de l’église du Mesnil-Aubry est renforcée par un ensemble de vitraux qui ont malheureusement souffert au cours des siècles malgré de nombreuses restaurations.
Ceux que l’on doit à la famille des Montmorency se trouvent dans les trois fenêtres centrales de l’abside. Ils représentent d’une part le Connétable et ses fils et, d’autre part, Madeleine de Savoie et ses filles.
On peut également admirer d’autres vitraux dont une délicate « Vierge et l’Enfant », une représentation de la Trinité, du Sacrifice d’Abraham et de la Cène, des épisodes de la vie de la Vierge ou un couple avec ses trois enfants, agenouillés en train de prier et présentés par saint Jean-Baptiste et saint Pierre.
L’église du Mesnil-Aubry a été classée Monument Historique en 1840.